Le Brésil est le plus vaste et le plus peuplé pays d’Amérique latine. Il s’agit d’un pays où l’on retrouve deux classes sociales bien distinctes : Les riches habitent dans les «buildings» et gratte-ciels, ghettos chic et résidences fastueuses alors que les pauvres se retrouvent dans les bidonvilles et les favelas. Pour ce qui est des femmes, leur lutte est loin d’être terminé …
Les femmes pauvres du Brésil vivent l’enfer jour après jour. Les conflits internes entre la police et les bandes criminelles étant très présents dans le pays, c’est souvent les femmes qui écopent. En effet, lorsqu’on parle des problèmes du pays, on ne mentionne jamais les conditions de vie horribles de ces femmes qui luttent chaque jour, non pas pour pouvoir voter ou avoir de meilleurs salaires, mais seulement pour survivre une journée de plus.
De plus, les lois pour protéger les femmes contre la violence sont très minimes et ne sont généralement pas respectées. Suite à une lecture d’un rapport sur les conditions des femmes au Brésil effectué par Amnesty International, nous n’avons pu passer sous silence l’histoire de la loi «Maria de Penha» :
Cette loi porte le nom d'une pharmacienne de l'État de Ceará, Maria da Penha Maia Fernandes. En 1983, cette femme qui subissait depuis des années les violences de son mari s'est retrouvée paraplégique après qu'il eut tiré des coups de feu contre elle. Il a affirmé par la suite que son épouse avait été victime d'une agression à main armée. Deux semaines après les faits, il a tenté de l'électrocuter alors qu'elle se trouvait dans son bain. Maria da Penha a alors quitté son mari. Quinze ans après ces agressions, l'affaire n'avait toujours pas fait l'objet d'un jugement définitif. En 2001, la Commission interaméricaine des droits de l'homme a estimé que le Brésil n'avait pas agi avec la diligence requise pour protéger les femmes et avait : «violé le droit de Madame Maria da Penha Maia Fernandes de bénéficier d'un procès équitable et d'une protection judiciaire», et que cette violation constituait «une pratique discriminatoire, l'inefficacité de l'action judiciaire provoquant la tolérance de la violence domestique contre les femmes au Brésil.». (Rapport d'Amnesty International)
Cette histoire totalement atroce n’est malheureusement pas une exception dans ce pays. Heureusement, la loi « Maria de Penha » a finalement été établie en 2006, soit 26 ans après le drame. Malgré tout, la violence des hommes envers les femmes reste très présente. Depuis plusieurs années déjà, les bandes criminelles ont pris le contrôle. C’est désormais eux qui font les lois. Rien n’est anormal dans le fait de se faire tuer par un des leur parce que la victime était trop curieuse ou ne leur plaisait tout simplement pas ! On voit aussi de plus en plus de femmes entrer dans l’un de ces groupes pour pouvoir avoir plus d’argent, mais surtout pour être protéger par les autres membres. À notre grand désarrois, ces femmes se prostituent, volent et tuent même si elles n’en ont pas envie, car une fois membre d’un de ces groupes, on peut en ressortir seulement si l’on meurt.
Bref, les conditions de vie des femmes résidants au Brésil n'a rien d'enviable. Malgré l'aide que certains groupes internationaux apportent le tout reste insuffisant. Nous espérons qu’au cours des années à venir, la situation s’améliorera considérablement. C’est le moins que nous pouvons souhaiter à ces femmes en détresse pleines de courage.